Le coup du lapin

article_analyseLe personnage principal de ma prochaine bande-dessinée, Alexis, est un lapin. Mais pourquoi cet animal et pas un autre ? Retour sur un choix pas si évident.

Voir un lapin comme héros de mes bande-dessinée est devenu au fil des ans une tradition. Tout à l’Ego, Le Modèle Vivant, Salle des Profs et L’Éveil des Sens l’ont prouvé… Sans compter les projets des 23 heures de la BD (What About Sex et Un cas d’espèce). La plupart sont de l’autobiographie ou de l’auto-fiction, d’où une certaine continuité. Mais avec Jotunheimen, un récit fictionnel, j’avais la possibilité de changer d’animal. Alors pourquoi rester sur le lapin ? Car au départ, mes premiers personnages étaient des êtres humains (Steven & Norbert) avant le premier animal qui fut Blongo, un hippopotame. Cet animal était d’ailleurs mon véritable animal totem. C’est pourquoi on le retrouvait dans Tout à l’Ego sous la forme de Petit Hippo. Mon tout premier dessin sur la toile fut d’ailleurs un hippopotame !

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Mon premier dessin publié sur internet

Ceux qui ont pu me rencontrer savent que l’hippopotame me correspond peu physiquement et il m’était difficile de me projeter dans cet animal. Il m’a donc fallu trouver un autre animal qui me paraissait plus adapté. Car l’intérêt du dessin anthropomorphe est justement de lier un aspect physique et psychologique avec l’image que l’on se fait d’un animal. Ainsi, vous êtes nombreux à me poser la question rituelle : « mais pourquoi un lapin ? »

Rechercher la facilité ?

Si pour Jutunheimen je suis parti sur le même animal, c’est avant pour n’avoir rien à changer ! Ne pas avoir à se triturer les méninges pour trouver un animal adéquat a forcément des avantages. Mais avec mes avis de changer graphiquement de style, mon travail de recherche reste le même. Ainsi, le museau et les oreilles du lapin seront très différentes entre L’Éveil des Sens et Jotunheimen. J’aurais pris un autre animal que cela m’aurait demandé autant de temps de travail. Cependant, je sais qu’en gardant le lapin, beaucoup vont interpréter mon récit de fiction comme une auto-fiction ou, plus encore, comme une autobiographie. Cela m’a toujours amusé, ce n’est donc pas un frein en soit !

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Malgré tout, dessiner le même animal est aussi l’occasion d’améliorer son dessin en faisant évoluer le personnage. D’avoir influencé par Mickey (Walt Disney), dont on retrouve le museau, je me tourne ensuite vers les production de Fabrice Tarrin, dont je ne parviens pas à retrouver alors la subtilité. Le museau se fait plus fin, les oreilles un peu moins longues et droites. Je finis par abandonner les yeux « complexes » en abordant le point sous l’influence du Combat Ordinaire de Manu Larcenet, entre autres. J’arrive à travailler l’expressivité malgré les limites techniques de ce genre de dessin. Après beaucoup d’efforts, j’arrive enfin à rajeunir le lapin pour dessiner L’Éveil des Sens. Pour cela, un museau plus court, une joue plus basse (qui arrondit le crâne) et des petites oreilles. Enfin, pour Jotunheimen, mes influences vont vers un dessin plus réaliste. Outre Oscar Marin qui m’a sacrément aidé avec Solo, on peut citer Blacksad de Guarnido & Diaz Canales et surtout Le Vent Dans Les Saules de Michel Plessix. Ces bande-dessinées me rappellent que mes animaux sont finalement peu caractérisés.

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L’évolution des personnages lapin dans le temps

J’essaie donc de me libérer. Mon dessin plus réaliste m’a ainsi permis de dessiner quatre lapins d’une même famille suffisamment différents. La forme du museau, des oreilles et du crâne sont adaptés. Une révolution pour moi, car le fait de dessiner des animaux me permettait aussi de masquer mes problèmes de différenciation des personnages. J’en profite aussi pour bosser un peu plus les vêtements et accessoires. Un personnage se caractérise aussi par cela !

L’historique du lapin

lapinotLe lapin garde chez moi une grande marque affective de par le personnage de Lapinot (par Lewis Trondheim), l’une de mes séries de bande-dessinée préférées (et qui m’a donné envie de faire de la BD). Je peux noter aussi que Marvin Rouge (Donjon par Lewis Trondheim & Sfar) est aussi un personnage qui m’a marqué. Plus prosaïquement, quelle image peut renvoyer un lapin ? Un lapin est sympathique, mignon, fragile. On a envie de le protéger et de lui faire des câlins (le meilleur exemple étant Eusèbe dans De Capes et de Crocs de Masbou et Ayroles). Voilà un animal qui est ainsi parfaitement adapté à mon personnage.

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Une des difficulté est les grosses joues du lapin. Je ne suis pas fan des designs de Bugs Bunny ou de Coco Lapin. De même, un lapin peut vite troquer son côté innocent/naïf pour la bêtise (comme le personnage Garenni dans Canardo par Sokal). C’est donc tout un travail de parvenir à ne pas donner cette impression de naïveté trop poussée. Cette difficulté à dessiner un lapin plus réaliste a été suffisamment poussée pour que j’hésite à changer d’animal. Après tout, je l’avais bien fait pour Laura, passée de féline (chatte, renarde) à souris.

Sortir des mammifères.

MeilleurAmi_01Depuis que j’ai démarré le dessin anthropomorphe, j’ai du mal à sortir des mammifères. Ils le sont presque tous. On retrouve ainsi beaucoup d’animaux peu originaux : lapin, chat, chien, ours (et son cousin le panda), souris, écureuil… Ainsi, certains personnages ont été modifié d’ors et déjà afin d’amener un peu de visibilité à d’autres espèces moins utilisées par le passé : le perroquet à la place de l’écureuil pour la vendeuse, un chimpanzé à la place du lion pour le meilleur ami… Un lézard est prévu également dans l’histoire. Cet élargissement avait déjà été effectué timidement dans mes bande-dessinées précédentes et je souhaite le continuer.

Le choix d’un animal pour un personnage n’est pas innocent. Il est souvent porteur de sous-entendu et ne peut pas être fait à la légère. Mais outre le sens que l’on peut vouloir donner à ce choix, c’est aussi une question de plaisir et de variété graphique. Car à force de dessiner tout le temps les mêmes animaux, on se perd dans des automatismes et la lassitude peut pointer le bout de son museau. Heu… De son nez !

Liens
Phylacterium : Ichtyoscopie printanière
Wikipédia : Liste des lapins de fiction

Bilan 2014 – Les projets

article_analyseDepuis quelques années, je mène chaque année un projet. D’abord les notes bloguesques de Tout à l’Ego, puis Le Modèle Vivant et Salle des Profs. Cette année, c’est L’Éveil des Sens qui m’a occupé pendant neuf mois. L’occasion de remettre une nouvelle fois beaucoup de choses en question !

En décembre 2013, à la fin de Salle des Profs, j’avais demandé à mes lecteurs quel projet ils attendaient. Bien que je savais que je ne tiendrais pas compte de ces résultats, il est toujours intéressant de voir ce qu’espéraient mes lecteurs alors. Sans surprise, c’est Salle des Profs qui tient le haut du pavé. Il est assez logique que les lecteurs souhaitent lire la suite du projet qu’ils venaient lire depuis plusieurs mois…

StatistiquesProjets

L’Éveil des Sens n’est alors pas du tout en tête… Logique, il n’a eu droit qu’à de vieilles versions (pas toujours connues des lecteurs) et une planche de démarrage avorté… Cela ne m’empêchera pas, trois mois plus tard, de me lancer à corps perdu dans ce projet.

L’Éveil des Sens est d’abord ma première tentative de me faire publier dans l’édition. Je souhaitais intégrer la collection BN² de Jarjille. Ces derniers proposent des livres d’une douzaine de page, en format carré noir et blanc, sur le thème de l’enfance. Une fois le premier chapitre redécoupé et dessiné, je l’envoie alors à Jarjille. Mon courrier restera hélas sans réponse. Mais parfaitement à l’aise dans ce format carré, ayant pris mes marques, je décide de terminer cette bande-dessinée, un projet vieux de trois ans déjà !

Choisir selon l’envie et les capacités du moment.

Il est toujours difficile de choisir quel projet l’on va mener. Ayant énormément d’idées de scénarii, je me dois de sélectionner à chaque fois celui qui va me motiver le plus et qui correspond à mes capacités du moment. Parfois j’aime faire rire, parfois je veux faire une histoire longue… J’ai même pris l’habitude d’alterner systématiquement la couleur et le noir et blanc ! Ainsi, après avoir souffert sur les mises en couleur à l’aquarelle de Salle des Profs (pour un rendu qui ne me convient pas), L’Éveil des Sens fut une bénédiction. Non seulement cela m’a permis d’aller plus vite, mais j’ai pu densifier mon encrage et, surtout, passer moins de tenter à traiter les pages. Ainsi, entre la fin de la dernière planche et la publication effective en format papier, il n’y eut qu’un mois… Un record !

ProjetEveilDesSens

L’Éveil des Sens est symptomatique d’une façon de travailler que j’essaie de développer : attendre le bon moment et laisser mûrir. J’ai toujours cru au potentiel de ce projet, mais j’ai aussi senti que je n’étais pas prêt. Après divers changements graphiques et de reprise du scénario (trois fois réécrit et redécoupé), je pense avoir trouvé le trait et le ton qui convenait à cette autobiographie.

Se professionnaliser dans son approche du projet

SalleDesProfsAvec L’Éveil des Sens, j’ai essayé d’améliorer ma qualité de dessin. Si ce dernier reste simple, voire enfantin, j’ai soigné l’aspect général pour éviter les écueils de planches où les erreurs gênent la lecture et frappent le lecteur.

Ainsi, j’ai travaillé en atelier la perspective et j’ai arrêté de tenter de la tracer « au feeling ». Je me suis retrouvé avec plein de lignes sur mes planches. Et si rares sont les planches qui mettent vraiment en lumière ces efforts, c’est l’absence (tout du moins, la baisse) de cases bancales qui permet au dessin de monter d’un cran. Les planches de ce projet sont sans conteste les plus belles que j’ai pu réaliser, malgré leur simplicité. J’ai aussi appris à les refaire quand ça n’allait pas.

Pour les amoureux de L’Éveil des Sens, sachez que le tome 2 consacré au collège/lycée est envisagé, mais pas pour tout de suite. Il faudra être (très) patient !

Aller plus loin, mais différemment.

Laura_07Ces progrès me donnent envie de me lancer dans un projet plus difficile encore où les décors sont prépondérants et où les personnages seraient dans un style semi-réaliste, avec des poses plus travaillées et plus de dynamisme en général. Avant de me lancer, j’ai tenu à faire des essais afin de voir si j’avais les épaules assez larges pour le projet. Ces derniers m’ont rassuré même si certains passages à dessiner me donnent d’avance des sueurs froides…

J’avais très envie de revenir à la fiction également, avec une histoire plus longue. Jouer avec la narration et la mise en page me manquait. Alors que l’idée de Jotunheimen me vint en août 2014, 50 pages sont d’ors et déjà découpées (pour un total estimé à 80 pages). Mon classeur pour ce projet devient chaque jour plus épais ! Mais au moins, j’arrête un temps les scénarii sous forme de chapitres autobiographiques (soit mes deux derniers projets !).

Laura_082014 fut une très belle année. En publiant L’Éveil des Sens, je continue à mûrir petit à petit ma production comme bon me semble. Et je démarre 2015 surexcité à l’idée de dessiner Jotunheimen, un projet ambitieux, à la fois graphiquement que dans le propos, le fiction ne permettant pas de se cacher derrière l’argument du réel. J’ai hâte de me lancer dans cette nouvelle aventure, en espérant qu’elle vous plaira autant que j’ai pris de plaisir à l’écrire !

Bilan 2014 – Statistiques

article_analyseMon côté scientifique me fait apprécier particulièrement les statistiques. J’ai toujours aimé les analyser et chaque fin d’année est l’occasion de m’atteler à ce péché mignon. Même si en cette année 2014, mieux valait ne pas trop y regarder…

Je suis mes statistiques depuis 2010. Au départ, ces dernières m’étaient fournies par Over-blog. Mon déménagement sur mon propre domaine m’a fait changé d’outil. J’ai alors adopté Google Analytics, puis Statcounter. Actuellement, j’utilise Google Analytics qui est plus facilement visualisable et évite certains écueils de son concurrent. Il faut bien noter que chaque compteur de visiteurs donne des résultats différents, mais souvent cohérents entre eux. Voilà les résultats sur les statistiques de fréquentation sur Tout à l’Ego depuis les cinq dernières années.

Statistiques

Gros coup de frein cette année et c’est hélas la première fois que cela m’arrive. Même si le phénomène semble être généralisé dans la blogosphère BD, ce n’est pas toujours facile à admettre. Plusieurs autres facteurs viennent aussi expliquer cet état de fait :

  • la sortie du blog de la sélection étendue de blogsbd.fr,
  • l’arrêt de Salle des profs, mon projet le plus fédérateur en terme de lectorat,
  • la publication sur Vie de Merde qui a permis un pic de fréquentation en 2013.

Cette chute drastique de fréquentation a eu un effet réel sur ma motivation, très visible fin 2013. Il me fallu plusieurs mois pour commencer un nouveau projet et faire publier Salle des Profs. Un creux important, symbole d’une certaine lassitude et, avouons-le, d’une déception vis-à-vis de l’arrêt de mon « ascension ».

La fréquentation étant directement liée au rythme de publication, il est important de savoir combien de visiteurs viennent sur le blog un jour de publication. En 2014, au doigt mouillé, cela correspond à une centaine de visiteurs. Il y a un an et demi, je n’étais pas loin de 500 visiteurs dans la journée d’une publication.

Des visiteurs venus d’ailleurs ?

Cet état de fait doit être pondéré par le fait que je publie à d’autres endroits. Ainsi, mes planches se retrouvent sur trois autres sites web plus ou moins communautaires :

  • Amilova (80 à 120 visiteurs lors d’une publication)
  • Webcomics (20 à 40 visiteurs lors d’une publication)
  • BDamateur (pas de chiffres).

StatistiquesAmilova

Ces visiteurs sont souvent uniques : ils ne lisent pas le blog en parallèle. Ainsi, lorsque je publie une planche, je peux estimer à un peu plus de 200 lecteurs mon lectorat (hors BDAmateur dont les lecteurs sont nombreux). Cela est cohérent d’ailleurs avec le nombre de « fans » de ma page Facebook (155, mais ce chiffre n’avance pas beaucoup).

L’avantage de ces sites est aussi de m’apporter des commentaires. Certains sont des encouragements (Webcomics), des réactions à l’histoire (Amilova) ou des remarques plus constructives (BDAmateur). Cela compense la chute de nombre de commentaires par articles également visible (mais non comptabilisé précisément). Pour info, je comptais une dizaine de commentaire par planche en 2013. Désormais, on tourne autour de trois/quatre de moyenne, rarement plus.

Quelle que soit l’analyse que l’on peut faire de ces chiffres, mon lectorat baisse ou du moins stagne. Et je vois mal quel type d’action je pourrais faire pour changer ça (surtout que les réseaux sociaux m’intéressent peu). Comme l’indique Phylacterium, la grande majorité des sélectionnés du Révélation Blog font du blog BD et non pas du webcomics. Or, je ne fais actuellement que de longues histoires. Peut-être ne suis-je plus du tout dans ce qui fonctionne, tout simplement.

Liens
Phylacterium : Révélation blog 2014 : retour sur la blogosphère

Police d’écriture

Afin d’obtenir un résultat plus propre pour Jotunheimen, je cherche à créer ma police d’écriture personnalisée. Cela me permettra de gagner du temps pour taper mes textes (encrage, centrage, correction d’orthographe, etc.). Cela donnera aussi un aspect plus uniforme au projet. J’ai effectué un premier test ce week-end, dont voilà le résultat. En premier, le texte manuscrit, en-dessous le texte avec la police d’écriture :

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C’est évidemment un premier essai. Il me reste encore beaucoup de caractère à faire, comme la ponctuation, les accents ou encore les nombres. Je vais aussi devoir faire les caractères norvégiens du coup ! En revanche, pour les textes plus expressifs, je compte continuer à les produire de façon manuscrite. En effet, certains effets de voix peuvent-être donnés par le dessin, ce serait dommage de s’en priver !

Des logiciels gratuits et beaucoup de patience !

Pour réaliser cela, j’ai utilisé le logiciel libre FontForge. Si au premier abord, cela semble difficile d’accès, une fois compris, les caractères s’ajoutent aisément. Au préalable, j’ai dessiné toutes mes lettres sur une feuille avant de les scanner. Je m’étais fait un petit gabarit (1cm x 1cm par lettre).

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Une fois scannés, je les ai vectorisés. Cela permet d’éviter un effet de pixellisation (ou d’escalier) sur les caractères. Normalement, on utilise Illustrator pour cette étape, mais ne le possédant pas je me suis tourné vers le logiciel libre Inkscape. Malgré de nombreux plantages, il était suffisant pour vectoriser les lettres et les envoyer vers FontForge.

Et vous, vous en pensez-quoi ?

CultureZine #4

Voici un numéro tout frais sorti de la presse.

Numéro spécial cinéma. Encore une fois, il est important de vous prévenir que vous risquez vraiment d’apprendre quelque chose!

Au menu de ce numéro spécial,

  • PHILGREFF et ses Films mystères
  • STOON vous raconte « Taille patron »
  • PIET BULLE et ses bons mots
  • MSEI vous parle de Trou noir et de Puteaux
  • RENÉ Raconte Bellini en page centrale avec un petit bricolage en prime ainsi que Pagliacci
  • FABIEN SER fait une chronique sur les robots au cinéma
  • KARL GRUX Anecdotes croustillantes du cinéma
  • GALIEN explore le ciné & la prohibition
  • BELZARAN Présente une BD inspirée d’un film Mythique

Et maître BODARD nous a concocté un petit Gibus en couv’!

Une seule adresse pour le commander : http://culturezinefanzine.wordpress.com/ 

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Le retour de Satan

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Peux-tu nous présenter Bomberoland qui a fêté il y a peu ses 15 ans ?

 premire-apparition-de-kantrongIl y a 15 ans, j’ai dessiné la première aventure de Kantrong chez les Bomberos dans mon agenda, au collège. Je me suis mis à utiliser régulièrement le personnage, j’en ai ajouté d’autres. Et petit à petit, j’ai construit autour l’univers de Bomberoland. J’ai dessiné une carte du pays, où j’ai placé les différents endroits visités dans les BDs. Le site consacré à la série contenait même plusieurs pages décrivant le pays, sa géographie, sa langue, son régime politique, etc. Continuer la lecture de « Le retour de Satan »

L’écriture du scénario

makingofIl est toujours difficile d’enchaîner des projets. Arrivant à la fin de L’Éveil des Sens, je réaliserai bientôt sa mise en page pour sa publication papier. Entre temps, il me faut préparer Jotunheimen, qui prendra la suite. Mais si L’Éveil des Sens est un projet qui mit trois ans à se réaliser, comment écrire le scénario d’un livre en quelques mois sans laisser trop de place à l’improvisation ?

Tout commence par une série de notes écrites sur un cahier. Ce sont des bribes de dialogues et de scènes avant tout. Pour Jotunheimen, j’ai un univers et des idées, mais pas vraiment de fil rouge au départ. C’est en le trouvant que j’ai pu ensuite développer réellement l’histoire. Voilà à quoi ressemble le début de mon scénario. Il n’y a pas vraiment de spoiler puisque beaucoup de choses ont changé où ont été supprimées :

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Les parties barrées ne sont pas les idées non-retenues. Ce sont plutôt celles qui ont été réécrites au propre depuis. C’est rigolo de mettre des idées sur papier, mais il faut ensuite les réorganiser. Pour cela, je classe le tout par séquences. Si certaines scènes peuvent parfois naviguer d’une séquence à l’autre, cela permet de mieux saisir la chronologie de l’ensemble. Là encore, le tout est un peu bordélique, souvent fait de répliques (narration ou dialogue) et certaines choses seront simplement supprimées. La séquence présentée est en tout début de bouquin. Ici, le frère a été ajouté a posteriori.

Supprimer des parties est essentiel, même s’il est toujours difficile d’abandonner une idée.

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S’ensuit une construction du dialogue en tant que tel, avec les enchaînements. Le tout doit paraître fluide. Du coup, certaines répliques sautent, n’arrivant pas à s’intégrer suffisamment (ou logiquement) à l’ensemble. Je commence alors à découper le tout en case et parfois en pages. Mais cela reste provisoire, puisque c’est le storyboard qui me montrera si le découpage fonctionne. On reste donc sur la même scène héros+parents+frère.

dialogues

Aucune scène ne doit être inutile.

Cette construction me permet aussi de travailler scène par scène. Ainsi, je peux travailler une scène en plein milieu d’album sans avoir écrit ce qu’il y a avant. Cette technique permet de garder une spontanéité et de pouvoir travailler chaque idée qui vient immédiatement. On peut également facilement insérer une séquence ou, à l’inverse, en supprimer une. Ainsi, travailler sur une séquence, je me suis posé la question de son intérêt. Mon travail a donc été de trouver un lien avec la suite qui lui donne le sens. Si je n’avais pas trouvé ce lien, je l’aurais supprimé.

J’enchaîne alors sur un storyboard sommaire, permettant de voir si l’articulation des dialogues et des cases fonctionne effectivement. Souvent, des changements s’opèrent alors. Dans l’exemple ci-dessous, je montre deux versions d’une même page.

storyboard

La première version, à gauche, insiste sur le personnage qui regarde les paysages. Dans la seconde version, l’ensemble est ciblé sur le paysage et le mode de transport (train-bus, bateau, à pied). J’ai prévu de storyboarder l’ensemble de l’album avant de démarrer. Autant dire que je n’enchaînerai pas tout de suite après la fin de L’Éveil des Sens

Parallèlement à tout cela, des fiches personnages sont évidemment créées. Elles regroupent essentiellement les traits de caractère et certaines bribes de dialogues qui les mettent en lumière. Si Jotunheimen est une nouvelle fois un album auto-centré sur son personnage principal, j’essaie de renforcer les personnages secondaires pour les rendre plus crédibles et forts. C’était clairement le point faible du Modèle Vivant. Mais comme ce livre est un road trip, difficile de développer longuement d’autres personnages. Il faut alors être concis et précis à la fois.

Le storyboard de la première page
Le storyboard de la première page

Dans l’immédiat, une étape importante sera la réalisation de la première planche. Ce sera certainement un essai avant tout, histoire de voir si je suis prêt graphiquement à relever le défi. J’ai déjà fait des tests d’encrage sur une case afin de voir vers quelle voie me tourner. Cela reste encore bien vague ! Quoiqu’il en soit, je suis impatient de démarrer ce nouveau projet, certainement début 2015.

Tests d'encrage sur un même dessin : on y trouve de la plume, du pinceau et du feutre !
Tests d’encrage sur un même dessin : on y trouve de la plume, du pinceau et du feutre !

De l’art de recomposer

article_analyseLe découpage est une étape cruciale dans la création d’une bande-dessinée. Après avoir écrit le scénario, il faut décider où chaque événement et dialogue se passent, dans quel type de case, etc. Cette étape se situe juste avant le storyboard (même si beaucoup d’auteurs fusionnent ces deux étapes). Petit retour sur l’Éveil des Sens, que j’ai du redécouper entièrement après son passage en format carré.

Convaincu du potentiel de mon projet L’Éveil des Sens, j’envisageais de le proposer à des maisons d’édition. Mais avant, il me fallait écrire le scénario de bout en bout. Ce fut fait lors de l’été 2012 où j’accouchais d’un scénario et d’un découpage sur 46 pages. L’année suivante, je décide de proposer le premier chapitre du projet à Jarjille qui possède une collection dite BN². Cette collection propose des livres d’une douzaine de pages au format carré. Je redécoupe donc mon histoire pour que cela fonctionne dans un format différent. Sans réponse de Jarjille, je décide de continuer tout le projet dans ce format que je trouve à la fois adapté au projet et agréable à utiliser.

Heureusement, cette bande-dessinée utilise un gaufrier simple. Ainsi, une page de base est composée de 6 cases carrées (2×3 cases) qui peuvent être fusionnées horizontalement pour faire des grandes cases. Mais le redécoupage ne consiste pas à prendre les deux cases du bas pour les mettre en haut de la page suivante. Ainsi, deux pages A4 ne font pas trois pages carrées automatiquement !

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Évidemment, il arrive parfois que ça colle. Mais comme chaque page influence la suivante au niveau de la narration, il est impossible de garder son découpage de la même manière. Ainsi, il est nécessaire parfois de changer la mise en page de certaines cases, voire d’en ajouter ou d’en supprimer. Ainsi, pendant longtemps, le nombre de pages carrées de L’Éveil des Sens restait le même que les pages au format classique, malgré une moyenne de deux cases en moins par page ! Pas de dilution ici ! Cependant, la pagination finale sera plus importante puisque le redécoupage est allé de paire avec la réécriture de certains passages, voire l’ajout de petites scènes. Il suffit de comparer la première page de la BD pour voir que ça a déjà changé :

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Ce redécoupage immédiat a permis d’améliorer le début de l’histoire. Ainsi, le personnage, Boris, est présenté dans une grande case. Quant au dialogue entre les deux personnages (lapin et chat), il se fait désormais dans une même page.

Le découpage, une gestion du rythme ?

Tout est question de rythme et de chute en bande-dessinée. Ce projet narre avant tout des anecdotes, des bribes d’histoires de ma jeunesse. Par essence même, elles ne sont pas très développées puisque ce sont des souvenirs d’enfance (souvent vagues). Le rythme est donc un vrai problème pour ce projet. La passage en format carré a légèrement dilué l’ensemble. Ainsi, beaucoup d’anecdotes tenaient en une page. Désormais, elles sont proches d’une page et demi. C’est le cas notamment du futur chapitre sur les boums. Ce principe « une anecdote – une page » me gêne profondément. Ainsi, le passage en carré m’a donné aussi de la place pour ménager des transitions plus fluides et logiques entre les différentes histoires. Voilà à quoi ressemble le redécoupage du scénario :

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 A l’origine, une page de scénario = une page dessinée. Ici, on repère sur les côté les nouvelles paginations. Ce chapitre sera l’occasion de plusieurs pleines pages. On remarque également des changement de dialogues ou de narration. En effet, on démarre différemment la narration si on est en début de page ou en plein milieu. C’est l’occasion aussi de corriger le scénario, qui, en soit, est toujours perfectible, tant dans les récitatifs que dans les dialogues. La mise en page n’est pas en reste, on cherche des moyens de la rendre plus efficace.

Ajouter et supprimer des cases sans dénaturer l’ensemble.

Pour le redécoupage de ce chapitre, je suis passé de six pages à neuf pages. Dans les faits, le ratio 3/2 a fonctionné ici. Pourtant, certaines pages ont été condensées. Mais pour lier les anecdotes, des cases ont été ajoutées. Ainsi, le premier redécoupage m’a laissé avec une dernière page constituée de seulement deux cases. L’intérêt de faire deux grandes cases était nul. J’ai donc du reprendre l’ensemble pour voir où il était possible d’ajouter ou enlever des cases pour ne pas terminer ainsi. Il faut bien comprendre qu’une découpage n’est jamais parfait, on essaye avant tout de l’optimiser. Pour cela, il existe plusieurs curseurs :

  1. Les dialogues : on peut diluer ou contracter les dialogues. Évidemment, ça a un impact non-négligeable sur le rythme. Il faut donc faire attention à ne pas faire QUE diluer ou QUE contracter. On peut aussi ajouter des cases muettes qui, bien placées, ajoutent du sens aux scènes.
  2. Le scénario : il est possible parfois d’ajouter ou de supprimer des scènes jugées inutiles. J’ai beaucoup utilisé ce curseur pour lier les anecdotes entre elles.
  3. La mise en page : on peut agrandir ou diminuer les cases. Là encore, le rythme va être impacté.

La page ci-dessous en est un exemple. Dans le scénario originel, la scène dure une case…

Narration
Encore aujourd’hui, j’ai du mal à m’imaginer pouvoir jouer de mon physique.

La fille (hors champ)
Mais tu es beau, Boris !

Boris
Malgré mes oreilles et mon nez ?

En retravaillant le découpage, il m’a semblé que la scène méritait d’être développée.

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Le redécoupage est quelque chose de difficile. Même s’il existe suffisamment de moyens de modifier les choses, le rythme de la narration doit rester correct. Et comme il y a souvent plusieurs solutions possibles possédant chacune leurs avantages et leurs inconvénients, l’auteur est obligé de faire un choix, en espérant ne pas le regretter ensuite !

Pour ceux que la création de bande-dessinée intéresse, Le Pueblo propose sur son blog des travaux pratiques. En voilà les trois premiers TPs :

Comment faire une BD : L’univers

Comment faire une BD : Sujet & structure

Comment faire une BD : Personnages

Fesstonblog 2014

fesstonblog

J’en avais déjà parlé ici, mais le Festiblog fait une pause en 2014. Je trouve cela dommage et risqué, mais heureusement d’irréductibles dessinateurs ont lancé le Fesstonblog. Bien connu des habitués du Festiblog, c’est la version officieuse de l’événement qui se passe dans le square juste à côté. Voilà leur annonce :

Cette année, le Festiblog – Festival des Blogs BD et du Webcomics fait une pause. Alors c’est quand même triste un peu, parce que c’est un peu un événement annuel à la bien. Mais le fesstonblog lui, il n’a pas de raison de ne pas avoir lieu cette année ! OOOOH NON ! Mais si, tu sais le fesstonblog, ce festiblog autogéré anarchique qui se déroule dans un parc champêtre et avec du lol et du gribouillages. Alors invitons tous les blogeurs et le public qui veulent et peuvent venir, dans la joie et la bonne humeur, comme une sorte d’hommage au Festiblog, et comme une tradition à perpétuer !

Voilà la page de l’événement : http://www.wherevent.com/detail/Paka-Fesstonblog-2014

Et la même chose côté Facebook : http://www.facebook.com/events/733273810027085/

J’y passerai samedi (certainement en matinée et début d’aprem). Si vous voulez qu’on se rencontre, n’hésitez pas à me signaler votre présence par commentaires ou, mieux, par le formulaire de contact. Sinon ça risque d’être compliqué. Je ferai quand même l’effort d’avoir mon magnifique sac beige avec ma tête de lapin dessin histoire de pouvoir être reconnu par certains si besoin est.

Y’aura du beau monde, n’hésitez pas à passer !

Littérature & bande-dessinée

article_analyseA l’occasion de la publication de mon livre de nouvelles, J’aurais aimé être quelqu’un d’autre, il me paraissait intéressant de montrer cette facette de ma créativité. Depuis des années, je crée autour d’un triptyque : écriture/composition/dessin. Et au fur et à mesure que les années passent, chaque composante prend plus ou moins de place.

L’écriture a toujours été chez moi prépondérante. Inventer des histoires, avoir des idées… Cela m’a toujours poussé à prendre la plume – ou plutôt le clavier – pour mettre le tout sur papier. Cela a commencé très tôt, puisque c’était la façon la plus simple de procéder. Il était facile de prendre un papier et d’écrire. Clairement, malgré un amour pour la bande-dessinée dès mon plus jeune âge (et pour le dessin également), la façon de faire m’a paru à l’origine complètement opaque. Comment encrer correctement ? On voyait encore le crayon gommé ! Et ce n’est qu’en démarrant mon blog il y a quelques années que je me suis penché réellement sur le sujet, trouvant des solutions petit à petit.

Comment développer un style digne d’intérêt ?

La littérature posait d’autres soucis que je garde encore aujourd’hui. La difficulté de développer un style et d’écrire ce que j’imaginais a été un frein à de nombreuses histoires. Comme pour beaucoup d’amateurs, j’ai commencé des romans sans jamais les terminer. Il y a huit ans, lors de ma dernière année en tant qu’étudiant, j’ai enfin écrit un roman complet. Premier livre d’une saga qui devait en avoir cinq (et qui n’en aura donc qu’un seul !), il m’a permis de développer jusqu’au bout un univers. Dans le même temps, j’écrivais les nouvelles de J’aurais aimé être quelqu’un d’autre (dont seule une partie sont publiées aujourd’hui, le reste étant de trop faible niveau), ainsi que le début du Huitième Péché Capital. A l’époque, j’essaie de toucher à la bande-dessinée, mais je suis trop limité techniquement que pour faire autre chose que de vagues crayonnés.

Ainsi donc, Le Huitième Péché Capital, mon premier projet fictionnel pour la bande-dessinée était à l’origine un livre. Et aujourd’hui encore, j’hésite sur le médium à utiliser. Si le dessin me permet un langage parfaitement adapté à l’univers infernal, ce début de roman a été le seul (aujourd’hui) où j’ai eu l’impression de développer un style qui me correspondait. Du coup, j’oscille entre l’envie d’écrire le roman et celui de l’adapter en bande-dessinée. Ironie du sort, l’embryon de cette histoire avait d’avoir été imaginé pour un court métrage de 3D qui n’a, bien évidemment, jamais dépassé la modélisation d’un premier personnage…

– Au fait, tu lances un nouveau péché capital… Mais tu as pensé à prévenir le vieux ?
– Le vieux ?
– Ben, Dieu !

Extrait du « Huitième Péché Capital »

La Chasseuse d’Hommes a vécu l’effet inverse. Pensé avant tout pour la bande-dessinée, l’optique d’une transcription en roman a fait du chemin. D’abord pour asseoir le scénario, puis pour éviter les problèmes liés à mes lacunes de dessinateur. Produire une bande-dessinée en mode réaliste est simplement impossible pour moi. Certes, je peux faire illusion sur des cases par-ci par-là, mais ce serait avoir des œillères que de ne pas reconnaître mon incapacité à faire un travail correct dans ce style. En revanche, j’essaie de développer un style dans le roman. Je me cherche encore beaucoup, mais j’espère parvenir à faire quelque chose de sympa. Et pourquoi pas l’adapter ensuite ? Ou mieux : le faire adapter par quelqu’un d’autre !

Après avoir bouffé du sable et de la poussière toute la journée, la première chose que l’on fait est de se payer un verre au rade du coin. Je ne voulais pas me faire remarquer, mais dans ces petits bleds paumés, impossible de passer inaperçue.

Incipit de La Chasseuse d’Hommes

ils-se-demandent-cover-2014-09-01-17-06-47Mon intérêt littéraire est donc régulièrement relancé par mes lectures, mais également par les concours de Short Edition. Ces derniers m’ont fait sortir du placard mes anciennes nouvelles et j’ai fini par les retoucher et les publier. Le problème reste toujours de cumuler ce genre d’activités à côté du boulot. Une passion est déjà dévorante dans son aspect temporel (entre autres…), alors deux… Cependant, on peut lier le tout dans une passion commune : raconter des histoires. Si j’avais la possibilité de réaliser des films ou de monter des pièces de théâtre, nul doute que j’écrivais mes histoires pour qu’elles s’adaptent au medium.

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A peine cet article terminé que j’apprenais que j’étais dans la liste des lauréats du prix d’automne de Short Edition. Nul doute que cela devrait m’inciter à continuer d’écrire dans l’avenir, même si j’ai eu mon prix avec une nouvelle écrite il y a plusieurs années ! Merci à tous ceux qui ont voté pour moi et à tous ceux qui auraient bien voulu mais qui n’étaient pas inscrits sur le site !

J’aurais aimé être quelqu’un d’autre sur The Book Edition

Alpha Omega

Sur le site BDAmateur, un projet impliquant nombre de ses membres ne laisse personne indifférent. C’est comme si la Dream Team du site se réunissait autour d’une bande-dessinée à la personnalité affirmée. Il me fallait savoir comment le scénariste du projet Alpha Omega était parvenu à réunir trois des meilleurs dessinateurs du site orange. Un moyen de s’apercevoir combien l’effervescence des communautés, fanzines et sites web confondus, ont permis à ce projet de naître. Continuer la lecture de « Alpha Omega »

J’aurais aimé être quelqu’un d’autre

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Qui n’a pas rêvé un jour d’être quelqu’un d’autre ? De vouloir une vie plus palpitante et excitante ? Mais sommes-nous prêts pour autant à en payer le prix ? Éliminer un rival, arrêter la boisson, trouver l’amour par téléphone ou au pied d’une montagne, avoir une révélation divine, devenir homosexuel, tels sont les événements qui vont bouleverser l’existence tranquille de ces hommes ordinaires.

En autant de portraits que de nouvelles, découvrez le quotidien et ses drames banals et sa banalité dramatique.

Ce livre regroupe des nouvelles écrites il y a de nombreuses années, alors que l’idée de faire un jour de la bande-dessinée commençait à peine à m’effleurer. J’ai retouché la plupart d’entre elles et supprimé les moins réussies. Seule la dernière est récente, écrite à l’occasion du concours de Short Edition, La Matinale En Cavale.

Le livre pèse 87 pages pour 7,85 €. L’objet est de belle qualité, comme toujours chez The Book Edition. Vous pouvez l’acheter par-ici : CLIQUE !!!

Pour lire les nouvelles avant d’acheter, les quinze premières pages sont disponibles en extrait sur la page du livre. D’autres sont disponibles chez Short Edition :

Ils se demandent (retenue pour le concours de Short Edition Automne 2014)

Mon premier amour

La voix

Le point du fuite (pour la Matinale en Cavale)

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Short Édition

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J’ai le plaisir de vous annoncer que je suis en final du concours d’automne de Short Edition, dans la catégorie « très très courts » (c’est-à-dire, une très courte nouvelle). Hélas, me voilà obligé de vous demander d’aller lire cela et de voter pour (mais il faut être inscrit pour pouvoir le faire). En effet, ma nouvelle est la moins lue et se classe actuellement, en termes de votes, en 26ème position (sur 30 !). Pour cela, il suffit de cliquer sur l’image.

ils-se-demandent-cover-2014-09-01-17-06-47Sur Short Edition, vous pouvez aussi retrouver d’autres nouvelles que j’ai publié. Très prochainement, je vous proposerai un recueil de mes nouvelles publié chez The Book Edition. Dans la catégorie BD, vous pouvez aussi retrouver des copains, comme Stoon, Philgreff ou Le Pueblo. J’avais d’ailleurs découvert ce dernier par l’intermédiaire du site !

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Blog Brother

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Depuis janvier 2011, j’anime en compagnie d’Eric the Tiger un blog de critiques de bande-dessinées nommé BlogBrother. Cela nous a permis de partager notre avis sur plus de 600 titres. Notre complémentarité en termes de lectures permet de balayer un large plan de la bande-dessinée, même si le franco-belge (au sens de francophone) reste largement surreprésenté.

Suite à l’arrivée de publicités intempestives sur Over-Blog, nous avons décidé de déménager le site et de le développer sur notre propre hébergement. Il vous faudra donc changer votre flux RSS ou votre favori. Désormais, Blog Brother se lit ici :

www.blogbrother.fr

Outre les problèmes de publicités, l’évolution est aussi naturel que lors de mon passage d’Over-Blog à Belzaran.fr : une envie d’indépendance et de souplesse. Ainsi, fort de mes progrès en CSS, j’ai forgé un thème hérité du White Rabbit développé pour Belzaran.fr. Le site reste en construction, mais est suffisamment avancé pour être publié.

De meilleurs référencement et navigation

Le fait d’avoir un nom de domaine nous permettra ainsi d’avoir un meilleur référencement. De même, le plugin Related Posts est parfaitement adapté. Il proposera automatiquement des œuvres des mêmes auteurs ou des critiques des autres tomes de la série en fin d’articles.

Concernant l’importante base de données, elle ne sera pas transférée afin de pouvoir repartir sur de nouvelles bases. Les anciens articles seront progressivement intégrés, quand nous n’aurons rien à publier par exemple.

Une page Coup de cœur a été ajoutée. Elle permet au lecteur en un clic de voir tous nos livres cultes !

Aujourd’hui, un article inédit consacré au quatrième tome de Blast a été publié. Pour l’occasion, les trois premières critiques sur les tomes précédents ont également été ajoutées.

Blast, T4 : Lire la critique par Eric the Tiger

Je n’ai plus qu’à vous souhaiter une bonne lecture !

Autobiographie & psychalanalyse

Lorsque que l’on nomme son blog Tout à l’Ego, c’est que l’autobiographie est au centre de nos préoccupations. Outre un narcissisme exacerbé, je voue une véritable passion pour les autobiographies et plus encore pour les autofictions, que ce soit en bande-dessinée ou en littérature. Mais quel est l’impact réel sur l’auteur lorsqu’il écrit sur lui-même ou pire, sur ses proches ?

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Ouille ! Ca pique les yeux !

Tout à l’Ego fut ma première autobiographie. Basée sur l’anecdote du quotidien (comme la plupart des blogs de l’époque), mais également sur l’analyse de certains aspects de la vie, le but est avant tout humoristique. Déjà je m’amuse de l’impact que peut avoir la publication d’une planche, me permettant d’établir une vérité. Ainsi, l’allusion à mon anatomie démesurée deviendra un running-gag. Il y sera fait mention à plusieurs reprises et ce dans plusieurs projets différents !

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Mais l’humour a ses limites. Lorsque j’ai tenté de faire de Tout à l’Ego quelque chose de plus riche, avec notamment un peu d’émotion, ce fut un flop complet. Perturbés par la tristesse de certains propos, les lecteurs enchaînèrent les remarques grivoises… J’arrêtais alors cette série qui n’était plus du tout adaptée à ce que je voulais faire. D’ailleurs, en montrant ma face plus sombre, je commençais à me soucier de l’impact que cela pouvait avoir sur mes proches qui lisaient mes planches.

Le Modèle Vivant est la première oeuvre que j’ai pu écrire par nécessité. La première raison est purement artistique. Suite à la lecture de plusieurs ouvrages sur la bande-dessinée indépendante et à la découverte de L’Ascension du Haut-Mal de David B., je me remets en question. Est-ce que faire des petites planches blog BD sont vraiment ce que je veux faire en bande-dessinée ? N’ai-je pas plus d’ambition ? Très limité dans mon dessin, j’hésite à me lancer dans un projet lourd et difficile cependant. Mais perturbé dans un trop-plein d’auto-analyse, je ressens également le besoin de coucher le tout sur papier. Ainsi, lors de nuits blanches (classiques lors des moments d’émergence de nouveaux projets), je finis par me lever et écrire ce qui me trotte dans la tête. Trois jours plus tard, la première page est dessinée.

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Le Modèle Vivant est une projection de mon existence à plusieurs mois. Ainsi, le rapport entre mon existence fantasmée et la réalité fut une expérience enthousiasmante. Les problèmes de dédoublement entre le personnage et l’auteur donnèrent lieu à des situations assez cocasses. Mais aborder des sujets sérieux n’est pas évident lorsque l’on parle de soi. Ainsi se savoir lu par sa famille et ses amis pousse à s’auto-censurer. Même si je n’ai pas eu l’impression de limiter mon propos, j’avais bien conscience à la publication de certaines pages que cela pouvait heurter certaines personnes. Je n’ose même pas penser à ce que ça aurait été si j’avais eu des enfants ! A l’époque, vivre seul m’a permis d’éviter d’impliquer qui que ce soit d’autre.

Un impact inévitable sur l’entourage.

Malgré tout, l’impact existe quoiqu’il arrive. Quand le modèle dont est inspirée le personnage d’Émelyne se retrouve avec le livre en main et se voit dessinée, ce n’est pas facile à assumer (ndlr : dans la version papier, un croquis de modèle vivant réellement réalisé à l’atelier est montré). De même, le personnage de Cédric fut revendiqué par trois personnes ! Enfin, la badminton, baptisé dans la BD « paradis des fesses bien fermes » a eu son petit effet sur mes amis du club…

autobio3Le Modèle Vivant a clairement servi de thérapie (le mot est trop fort bien évidemment). C’est avant tout une oeuvre d’analyse qui m’a permis de prendre beaucoup de recul. J’ai surtout pleinement apprécié de jouer avec la réalité. D’où l’écriture de Salle des Profs dans la foulée, qui malgré son aspect autobiographique (puisque tout est vrai) est évidemment romancé. Et signe que tout allait mieux : ce nouveau projet était basé sur l’humour et était… en couleur !

Ce plaisir de l’auto-fiction continuera avec What About Sex ? publié lors des 23 heures de la BD. L’histoire, créée de toute pièce, fait quand bien même intervenir le personnage du lapin, mettant évidemment une ambiguïté sur tout ce qui peut y être raconté.

Salle des Profs est également né d’une nécessité, bien que tout autre que pour Le Modèle Vivant. Cela faisait longtemps que je voulais parler de mon métier, mais je ne trouvais pas de point d’accroche en salle de classe. Je me suis aperçu que j’avais bien du mal à utiliser les anecdotes du quotidien de collège pour écrire (bien que je le fasse sans mal à l’oral). Il y manquait une analyse, un fil rouge pour que cela me motive. Clairement, je ne voulais pas tomber dans un Tout à l’Ego au collège. C’est finalement mon retour en établissement qui m’a donné envie d’écrire sur mes collègues plus que sur mes élèves. Je partais sur un principe de chapitres (hérité de L’Éveil des Sens) qui me permettait de construire une analyse et pas seulement des anecdotes.

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Au départ, je considère Salle des Profs avec un peu de dédain. Après toutes les exigences que j’avais mises dans Le Modèle Vivant, je trouve ce nouveau projet peu ambitieux. Je le démarre d’ailleurs sans trop savoir où je vais. Mais force est de constater qu’il correspond à mon plus grand succès sur la toile. A l’époque, je culmine à 500 visiteurs lors d’une publication, les commentaires sont nombreux, je dessine pour Vie de Merde et je vends plus de livres que précédemment, le prix étant pourtant plutôt élevé. J’aurais même droit à un coup de cœur chez The Book Edition ! De plus, de nombreux lecteurs insisteront beaucoup sur la qualité du projet et sur son potentiel éditorial. Le décalage entre mon ressenti et celui de mes lecteurs n’avait jamais été aussi grand !

Cependant, Salle des Profs est aussi le début des angoisses. Autobiographique, j’ai peur que le tout soit découvert par les profs et/ou les élèves. En cela, assumer au près des proches était finalement beaucoup plus simple… Malgré tout, j’ai fini par être convaincu par le potentiel du projet et travaille sur un version plus aboutie afin de la proposer à l’édition.

Assumer l’enfance, un défi plus facile à relever ?

Dernier cas d’autobiographie, L’Éveil des Sens est selon moi, depuis toujours, mon projet le plus fort. Démarré très tôt, il a pu mûrir et est un savant mélange d’émotion, de tendresse et d’humour. Construit sur une trame chronologique découpée en chapitres, il est facile à assumer dans le sens où tout ce qui arrive se passe pendant mon enfance. Ainsi, il est facile de se cacher derrière un « j’étais un enfant à l’époque ».

Imaginons que ce soit un adulte qui fasse cela... Difficile à assumer, non ? Pourtant Victor Hugo le faisait !
Imaginons que ce soit un adulte qui fasse cela… Difficile à assumer, non ? Pourtant Victor Hugo le faisait !

Déjà, alors que je prépare le tome 2 sur l’adolescence, je vois pointer tous les problèmes liés à l’arrivée de la sexualité (notamment l’onanisme, puisque l’on parle du collège). Cependant, la réussite d’une autobiographie réside parfois dans cette capacité à raconter la réalité (ou du moins celle retenue dans nos souvenirs) et de ne pas trop la travestir. N’est-il pas formidable d’entendre un lecteur me dire qu’une scène n’est pas possible alors que je l’ai vécue ?

Écrire une autobiographie, c’est s’analyser. Écrire une autofiction, c’est jouer avec la réalité. Deux façons de faire, deux plaisirs différents. Mais derrière toutes ces choses à assumer, reste la possibilité de la fiction. Et déjà, les problèmes surgissent aussi… Ainsi, un camarade d’atelier BD m’a dit : « tu peux m’aider à dessiner des coiffures de femmes, toi tu ne dessines que des nanas ! » Comme quoi, il faut accepter d’être jugé pour nos œuvres, qu’elles soient autobiographiques ou non…