Nouveau texte d’atelier. Le thème ? Et si les lois de la physique était différentes ?
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, mais je t’ai perdue toi. C’est toute ma vie qui en a été transformée. Depuis, je vis dans un trou noir, un endroit où tout s’effondre, d’où rien ne sort. Pas même la lumière, pas un photon ne s’en extirpe. Il n’y a que cette masse de souffrance, incommensurable. Ils disent que rien n’est infini, mais ma douleur n’a pas de limite, elle repousse les frontières, dépasse les confins. Elle explose en une supernova. Tu étais ma comète, tu as traversé mon espace avant de repartir vers le néant. Tu croyais que tu étais mon satellite, mais tu étais mon étoile autour de laquelle je tournais en orbite. Sans toi, je dévie, je m’égare sur une trajectoire rectiligne uniforme. Vitesse constante. Accélération nulle. De notre attraction universelle, il ne reste plus que ma gravité. Et ce vide, immense. L’absence. De toute. De matière. De chaleur. Le zéro absolu. Je perfore les limites théoriques, brises les asymptotes. Je deviens matière noire, intangible mais pourtant là, tout en pesanteur.
Ici, il fait toujours nuit. Il fait toujours noir. Ni réflexion, ni réfraction. La lumière va et ne vient plus. Je ne suis plus que diffraction. Dans cet espace, personne ne m’entend crier. Aucun son ne peut exprimer ma douleur. Mes cris sont des vibrations asynchrones, des ondes de choc qui entrent en résonance. Des déflagrations que même le vide ne peut freiner.
Tu es à des années-lumière de moi. Tu brilles au loin, minuscule étoile dans le ciel nocturne. Tu sembles proche, mais tu t’éloignes de moi. Je tordrais l’espace et le temps pour te retrouver. Je créerais un big bang inversé pour que l’Univers se rétracte, se contracte, se referme en un espace infinitésimal où même le temps n’existe pas. Alors, dans cet espace si ténu, embryonnaire, je te rejoindrai et nous serons ensemble pour toute l’éternité.