Ayant passé mes vacances dans le berceau de la Renaissance (aka Florence et la Toscane), j’ai visité des musées et des églises pendant 3 semaines. Au programme : vie de Jésus, vie de Marie, Vierge à l’enfant, Saint François et autres… Bref, de l’image pieuse à fond. Voilà qui m’a donné l’envie de me remettre à des réinterprétations modernes de ces représentations catholiques d’antan.
Pour rappel, j’avais déjà réinterprété certaines peintures classiques. J’avais réalisé une version de La Cène, de Suzanne ou des Muses. Parfois, c’est plus caché, comme avec La corde cassée qui est une métaphore de la perte de virginité (souvent symbolisée par un vase cassée dans la peinture classique).
De multiples idées me sont venues, dont la plupart ne seront certainement jamais réalisées. En voilà un avant goût.
Le professeur
En tant qu’enseignant, j’ai imaginé une peinture où le professeur pointerait du doigt un élève pour l’interroger. Cela me permettrait ensuite de travailler les expressions et poses des autres enfants (surprise, soulagement, colère, moquerie…).
L’inspiration vient de cette œuvre de Caravage, un de mes peintres préférés (même si ce n’est pas flagrant à voir mes peintures !) et notamment de ce tableau :
J’ai commencé à griffonner la composition. S’il faudra que je trouve des modèles pour les poses, c’est surtout la taille qui m’inquiète. En A3, ce sera assez petit et je m’étais déjà senti à l’étroit pour La Cène. Voilà à quoi ressemble mon concept sur carnet :
L’Annonciation
Les Italiens aiment la Vierge Marie. Il y a sa vie partout dans les églises et notamment la scène de l’Annonciation avec l’archange Gabriel. J’avoue avoir été très impressionné par celles réalisées par Botticelli et De Vinci à la Galerie des Offices de Florence. Pour le coup, les voir en vrai, ça change tout. La finesse du travail est incroyable vu de près.
J’ai eu l’idée d’une peinture de l’Annonciation, mais pas du tout dans les codes Renaissance. J’imagine Marie, assise sur les toilettes, horrifiée en regardant son test de grossesse. Je pourrais alors ajouter des détails comme un portable sur le lavabo avec Gabriel qui appelle, une colombe qui passe devant la fenêtre (représentant le Saint Esprit).
Ma première idée était purement impertinente, mais en bossant sur le concept, cela m’a rappelé la perte du droit à l’avortement aux USA (et dans d’autres pays). Je réfléchis alors à intégrer d’autres éléments pouvant rappeler plus fortement ce combat.
Actuellement, ce projet a des chances d’aboutir dès que j’aurais trouvé la bonne photo de référence (je voudrais une image en plongée, c’est pas évident à trouver pour ce genre de scène).
Orphée
Après avoir admiré une magnifique mosaïque à Sienne d’Orphée jouant de la lyre et entouré de tous les animaux venus l’écouter, j’avais comme idée d’en faire un équivalent avec un guitariste. Il pourrait avoir un chien avec la tête posée sur ses genoux, un chant allongé à côté, un canari derrière et un pigeon qui serait à la fenêtre.
L’idée m’a bien plu, mais j’avoue qu’à part le côté modernisé, le concept est moins enthousiasmant que les autres.
Les 7 péchés capitaux
C’est tellement sympa de dessiner des gens à table avec plein d’attitude que j’en ai eu d’autres idées. J’avais pensé faire une version qui ne serait plus une Cène mais un repas avec les 7 péchés capitaux, chacun s’y comportant avec les caractéristiques du péché auquel il est associé. Ce qu’ils mangeraient/boiraient aurait aussi une signification.
Super sympa sur l’idée, j’imagine vraiment le truc, mais pour trouver des références sur les poses, c’est l’horreur. C’est là qu’il me faudrait des modèles.
Ce qui est drôle aussi dans ce genre de tableau, c’est que je peux m’y intégrer, ça donne une forme de second degré. Mais que péché choisir ? Il y en a plusieurs qui m’iraient bien.
J’avais déjà eu comme projet de dessiner sept portraits de femme qui représenteraient ces péchés, mais j’avais abandonné devant la difficulté. Il était difficile de trouver des photos suffisamment explicites. Enfin, quand je dis abandonné, ça veut dire reporté jusqu’à ce que l’envie me reprenne.
Le retour de l’enfant prodigue
Là, on est dans la private joke familiale. Comme je suis le seul enfant (sur quatre) a avoir quitté ma région, on m’a souvent vanné sur mes « retours » chez mes parents. Chaque fois que je vois un tableau sur ce thème, je m’imagine le peindre avec moi rentrant à la maison, mes parents se jetant sur moi de bonheur et mes frères et sœur faisant la gueule en arrière plan.
Rien que de l’imaginer accroché chez mes parents, ça me donne envie de le réaliser ! Là encore, le problème est la ressemblance, les poses, les modèles, etc.
Les 4 saisons
Très classique comme thème. Pour le coup, je m’y suis déjà mis. Je me suis aperçu en effet que mes deux derniers portraits à l’acrylique correspondaient parfaitement à des visions de l’été et l’automne. J’ai donc réalisé l’hiver en revenant d’Italie.
Il ne me reste plus qu’à trouver une photo pour le printemps et je pourrais finir cette petite série.
J’ai également imaginé une peinture où les 4 saisons seraient à table (il faut croire que j’aime manger). Chacune mangerait un plat de saison. Ce serait l’occasion de travailler sur une peinture avec plusieurs personnages en interaction sans qu’il y en ait 7 comme pour les péchés capitaux.
Voilà pour toutes mes idées. Je ne sais pas encore lesquelles je ferai, si ce sera de l’aquarelle ou de l’acrylique, mais qu’importe. Les imaginer, c’est déjà un grand plaisir.
J’en profite pour faire un sondage par curiosité pour savoir, sur la base de ce que je raconte, quelles peintures vous aimeriez voir réalisées ?
En additionnant les sept péchés capitaux, les quatre saisons et les deux personnages de l’Annonciation, ça fait treize, juste le nombre qu’il faut pour organiser une Cène.
Donc, si je réalise ses peintures, je pourrais faire une exposition intitulée La Cène !