Cet été, je suis parti en Suède. Rien à voir avec ce blog ? En fait si, puisque certaines raisons qui m’ont donné envie de visiter ce pays sont purement artistiques… Ces dernières années, plusieurs expositions à Paris m’ont fait découvrir certains peintres et je voulais approfondir le sujet sur place…
Les expositions dont je parle sont les suivantes :
- Anders Zorn (Petit Palais)
- Au-delà des étoiles, le paysage mystique de Monet à Kandinsky (Musée d’Orsay).
De ces deux expositions, j’avais été subjugué par les aquarelles et les huiles d’Anders Zorn, ainsi que par les peintures de marines d’August Strindberg. Or, le premier a un musée à son nom à Mora et la plupart des toiles du second sont à Stockholm. Ajouté à cela le musée des arts de Göteborg, voilà trois bonnes raisons pour faire un tour en Suède.
Je vais voir beaucoup d’expositions, notamment picturales. J’adore ça. C’est aussi un moyen de me motiver et de renouveler mes inspirations. À force, cela m’a donné envie de peindre en matière, pour pouvoir faire des effets impossibles à réaliser avec mes techniques habituelles. En Suède, après avoir visité différents musées, je suis revenu avec une furieuse envie de peindre. Comme j’avais commencé l’acrylique avant de partir, c’était parfait.
Des musées, j’en fait souvent. Mais au Musée Zorn, j’ai eu une révélation. Une exposition présentait les relations (et différences) entre Zorn et l’autre grand peintre suédois : Carl Larsson.
Les deux ont chacun leur univers bien distinct. Mais Carl Larsson, avec son travail à l’encre et à l’aquarelle a, de part ses techniques, beaucoup de points communs avec l’illustration. Et c’est d’ailleurs l’impression qu’il donne : celui d’être un illustrateur plus qu’un peintre. Sans surprise, ses peintures sont abondamment reprises en cartes postales en Suède. Attention : je ne mets pas de jugement de valeur entre un illustrateur et un peintre. C’est juste qu’en voyant les œuvres de Carl Larsson, je me suis dit qu’aujourd’hui il pourrait être un super auteur de BD. Je ne me suis pas dit cela de Zorn.
Séparer bande-dessinée et peinture ?
Cela fait longtemps déjà que je produis des illustrations à l’aquarelle qui, années après années, me frustrent. Car en peinture, j’aime les peintres flamands, le clair-obscur, Caravage… Bref, ne me serai-je pas trompé de médium ? J’ai commencé l’aquarelle pour coloriser mes BDs, par pour peindre en soit.
Mes cours de dessin/peinture, depuis des années m’ont montré que j’avais peut-être plus de talent dans le dessin en valeurs plutôt qu’au trait. C’est ce que m’ont dit tous mes professeurs. Cela me frustrait, car ce n’était pas adapté à la BD. Cet été, j’ai décidé de tenter une nouvelle aventure. Peindre non pas pour peindre mes personnages, mais pour peindre autre chose. Du paysage, des portraits, des natures mortes… Que sais-je ! Ainsi, pour les premières peintures que j’ai pu vous montrer ici, je n’ai rien dessiné au préalable, tout a été réalisés directement au pinceau.
Pourquoi vous parler de tout ça ? Parce que j’ai réalisé un autoportrait et que j’ai, pour la première fois, réellement touché à ce travail en valeurs que j’admire tant :
Le travail de l’autoportrait, en soit, n’est pas différent de celui du portrait. Sauf qu’il est plus difficile de tricher. Il faut qu’à la fin, on se reconnaisse. La peinture m’a pris environ 4 heures de réalisation. Je me suis arrêté lorsqu’à un moment, j’ai ressenti que c’était moi, là, sur le papier. Sur les 4 heures, j’ai du passer près d’une heure sur l’œil gauche. qui n’avait pas l’expression voulue. J’espère que ceux qui me connaissent me reconnaissent.
D’autres projets de peinture naissent désormais dans ma tête. L’idée n’est plus forcément de dessiner Laura, Chloé ou Marion (oui, j’aime dessiner les filles), mais des sujets autres. Je sens qu’une rupture s’est faite, que je veux séparer le fait de peindre et de dessiner des bande-dessinées. C’est la seule manière pour que les deux s’épanouissent au mieux de leur côté et s’enrichissent mutuellement. Évidemment, cela ne remet nullement en cause le fait de continuer à faire des bande-dessinées, j’aime beaucoup trop raconter des histoires !
Waow ! Alors là, chapeau !!! Cet autoportrait est diablement réussi !
Nous ne nous sommes rencontrés qu’une fois, le menton était glabre alors, mais je t’ai tout de même reconnu: le regard ! l’intensité dans le regard est vraiment très réusssie, bravo !
Merci Phil ! Si j’étais imberbe, alors ça remonte à un bail le jour où nous nous sommes vus ! À l’époque, y’avait le Festiblog, c’est dire ! 😉