Après les cimetières, les parcs et jardins.
Étiquette : paris
Journal d’un confinement – Jour 63
J’ai retrouvé ma vision de jeune provincial qui débarquait à Paris et découvrait la misère partout. Ça fait bizarre.
Retour en France
Je sais qu’on ne voit rien sur le téléphone… Mais ne vous inquiétez pas : on verra tout sur la version papier… 😉
Une mise en perspective
Refaire une case, c’est toujours difficile. Surtout qu’on a l’impression d’ouvrir la boîte de Pandore : rapidement, on s’aperçoit que tout serait à refaire ! Il faut alors savoir être pragmatique et ne refaire que ce qui nous paraît impossible à garder. Tout en sachant que ces choix sont bien entendu discutables…
En cette période de congés scolaires, j’en profite pour retoucher certaines planches. Ici, c’est le deuxième case de l’album qui est remise en cause ! Cette case m’avait posé énormément de problème au dessin, puisque je n’avais pas réalisé ce que j’imaginais au départ en storyboard. Devant la complexité, j’avais simplifié la case. Pire encore, la colorisation avait été une véritable torture. Bref, il fallait reprendre tout ça. Voilà, en gros, ce qui n’allait pas :
Surtout, l’ensemble est terriblement plat. J’ai donc repris mon idée d’origine, qui est moins centré sur les personnages (ici, sans véritable intérêt), mais sur le lieu. L’inspiration est le Décathlon rive gauche (13ème arrondissement). Impossible d’avoir une image correcte sur Google Maps, j’ai fini par trouver quelque chose dans l’idée :
Impossible de trouver le copyright pour cette photo. Google Maps/Streets semble-t-il.
C’est donc une jolie perspective à deux points de fuite. Pour éviter la redondance avec la première case, le point de cassure sera plus à gauche. En voilà le dessin actuellement :
Le problème posé ici est le vide côté droit. On y trouvera cependant l’entrée du magasin (qui cassera la perspective), le gorille/vigile. Surtout, cela me permet d’ajouter Alexis qui marche dans la rue et apparaît donc logiquement dans l’album à ce moment-là. C’était l’un de manques de la première version. Pour habiller le tout, j’ai aussi ajouter un pigeon qui vole (car le côté haut/droit de la case est très vide) et le même scooter en avant plan. Mais après réflexion, il semble que le scooter, vue la perspective, soit en train de voler…
J’ai aussi pu profiter de la planche pour travailler la perspective en damier, qui permet de faire en sorte que les fenêtres aient l’air plus petites plus elles sont loin. Avant je le faisais au feeling et mon feeling était assez mauvais. La technique utilisée est très simple à mettre en place et va vite (aussi vite qu’en le faisant au juger).
On voit bien les diagonales tracées sur le crayonné. Pour ceux que ça intéresse, j’ai utilisé le tutoriel très simple d’eMangaka.
Maintenant que tout est posé, reste à fignoler tous les détails : les personnages bien entendu, mais aussi l’intérieur (ou pas ?) des vitrines. Car la perspective donne vite un aspect froid et trop rectiligne qu’il faut savoir casser en ajouter des détails opportuns aux bons endroits.
Refaire une case
Refaire une case est toujours désagréable, surtout quand elle a été encrée et colorisée ! Mais c’est parfois nécessaire. Dans le cas de Jotunheimen, j’avais réalisé la première case de l’album, avant tout pour me rassurer sur ma capacité à dessiner une grande case de décor urbain. Lors de la réalisation de cette première page, la question s’est donc posée : fallait-il refaire cette case ? La réponse : oui !
Tout d’abord, une petite comparaison entre les deux cases. Elles ont été réalisées sur le même format et le même type de papier.
Ce qui marque ici, c’est la finesse de l’encrage pour la deuxième version, notamment sur les fenêtres du ministère. Mais la composition elle-même est différente. Ainsi, la bâtiment prend plus de place, tant horizontalement que verticalement. Il donne bien plus l’impression d’avancer sur la Seine, tout comme le viaduc à droite, moins fuyant.
On voit bien avec la superposition des cases cette composition légèrement différente. La case est également plus haute, pour des raisons de mise en page. C’est aussi la différence entre faire une case isolée et l’intégrer réellement dans une planche !
C’est alors l’occasion de retravailler le bâtiment et d’ajouter des détails. Je souhaitais d’abord corriger le problème des « pieds », qui avaient une perspective suspecte. En suite, j’ai détaillé différents éléments, donnant un peu plus de volume et de profondeur à l’ensemble. Ce n’était pas énormément de travail, mais, satisfait du premier essai, je savais que j’allais y arriver et j’ai donc pu corriger les endroits trop simplistes.
J’en ai profité pour ajouter le viaduc du métro, qui donne un peu plus d’identité à la page et un détail typique de Paris supplémentaire. Cela intègre mieux le pont qui vient ensuite et le métro correspondant.
Maintenant que je sais mettre des oiseaux dans les pages, je ne m’en suis pas privé… Trois niveaux de profondeur ici.
J’en ai profité pour essayer d’avoir un encrage plus intéressant. Outre la finesse de certains traits, j’ai ajouté une barrière en haut à gauche, j’ai affiné l’ombre à la fin de la passerelle pour mieux définir le volume et ai changé complètement ma façon d’encrer les pieds du bâtiment pour donner plus de volume et plus de noir aussi. Sous le pont, l’ombre sur le quai donne du volume au quai.
Vu la nouvelle construction de la case, il paraissait plus intéressant d’écrire le texte sur deux lignes plutôt qu’une. Cela permet de mieux utiliser l’espace en haut à droite.
On pourra toujours me dire qu’une refonte complète de la case n’était pas forcément nécessaire. Mais dans un but d’amélioration, il aurait été dommage de ne pas modifier certains points et, malheureusement, cela passe souvent pas le fait de tout refaire. Et ce sont tous ces petits détails modifiés, mis bout à bout, qui, au final, me rendent satisfait de ma case. Ce qui n’était pas le cas avant !
Faisons un tour dans le 13ème
Après plusieurs pages de test, voilà le véritable démarrage de Jotunheimen : la page 1 ! C’est parti pour cette histoire qui, j’espère, vous plaira. Il n’y a plus qu’à mettre en couleur maintenant…
Concernant le titre, Jotunheimen, je me pose encore beaucoup de questions. En effet, mes amis qui m’en parlent sont bien incapables de le prononcer et c’est donc au niveau communication une erreur. Mais d’ici la fin de la BD, j’ai le temps de réfléchir.