Depuis la fin de Jotunheimen, je m’efforce d’améliorer mon efficacité au dessin. La bande-dessinée est un art long et exigeant et il faut savoir mener son projet sur de longs mois (ou années). Ainsi, je travaille en parallèle pour avancer plus vite.
La réalisation d’une bande-dessinée comporte les étapes suivantes :
Après 3 ans de travail, Jotunheimen se termine. C’est une page de ma « carrière » qui se tourne. En effet, mes prochains projets n’intègreront pas de lapin comme personnage principal… Il est essentiel alors de regarder en arrière et de critiquer son propre travail afin d’éviter de répéter les mêmes erreurs. Petit bilan sur Jotunheimen. Première partie : le scénario.
L’écriture
Entre l’idée de départ de Jotunheimen et la finalisation de son scénario, il s’est passé 4 mois. Je ne l’ai jamais caché, ce projet résulte d’un voyage personnel en Norvège où j’ai accumulé des anecdotes, des ressentis et des rencontres qui ont stimulé l’écriture d’une histoire.
Mes précédents scénarios avaient été écrits de la manière suivante :
Le Modèle Vivant : écriture scène par scène (mais histoire complète en tête)
Salle des Profs : écriture chapitre par chapitre
L’Éveil des Sens : écriture complète du scénario
Avec Jotunheimen, j’effectue un retour en arrière. L’enchaînement des scènes et complet mais le détail des scènes, non. En gros, les 3/4 du scénario étaient écrites lorsque j’ai commencé. J’avais commencé une remise au propre du scénario, mais j’ai tenu 4 pages… Continuer la lecture de « Jotunheimen – Post-mortem (1) »
Écrire un nouveau projet est un moment particulièrement excitant. L’histoire se crée au fur et à mesure, les personnages se construisent… L’idée de départ, souvent ténue, prend corps et se développe. C’est vraiment le moment que je préfère dans la création. Autant prendre le temps d’en parler, non ?
Note : Tous les documents présentés dans l’article ne spoilent rien de l’histoire. Certains éléments du scénario qui sont indiqués ont parfois été modifiés ou supprimés.
La création d’une histoire démarre toujours sur une idée. Ça peut être une univers (« tiens, j’ai envie d’écrire de la SF ! »), une inspiration (« Lapinot, c’est trop bien, je veux faire pareil ! »), une anecdote glanée… Ou sa vie personnelle. Comme pour beaucoup de mes projets, La Prépa a une histoire tumultueuse. Continuer la lecture de « La Prépa – Scénario #1 »
Comme souvent, j’avais démarré le projet sans finaliser pleinement le scénario. Ayant perdu la première planche, je n’avais que de simples dialogues à me mettre sous la dent. Et encore… Pas de quoi terminer la planche ! Continuer la lecture de « Un jardin divin – Scénario »
L’année 2016 sera l’année de la continuité. Après avoir réalisé 28 pages en 2015, je compte en faire à peu près le même nombre cette année. Cela ferait 56 pages, donc pas de quoi terminer l’histoire qui en comptera 80…
En parallèle des planches, je continue à travailler le storyboard. Quant à la toute fin de la bande-dessinée, j’ai du mal à me faire une idée sur mon choix initial. En même temps, j’espère pouvoir continuer à coacher Nicolas Archimède pour proposer à terme une version en couleur.
Vous l’aurez compris, pas de projet auto-édité cette année a priori… À moins que…
Les 23 heures de la BD
Je devrais participer cette année encore aux 23 heures de la BD. J’ai déjà auto-édité certaines histoires, à titre personnel (des tirages à 10 exemplaires pour la famille et les copains). Je me pose de plus en plus la question de faire une intégrale en reconstituant les planches (pour rappel, les 23 heures de la BD exigent un format paysage). Cela ferait 12 pages par année. Honnêtement, ça vous intéresserait ?
Autres bande-dessinées
Au-delà de « Jotunheimen », il va me falloir commencer (doucement) à travailler l’après. Techniquement, je retouche de temps en temps l’univers de « La chasseuse d’hommes ». C’est léger, mais l’histoire gagne en cohérence, en intérêt et en profondeur. Je laisse mûrir le tout, sans savoir pour autant si ce sera mon projet suivant.
Dans la même veine, « Le huitième péché capital » reste un projet auquel je tiens. Avec mes projets architecturaux réalisés en 2015, je commence à espérer un retour en grâce de ce projet. Pour 2017 ou 2018 peut-être… Mais le scénario demande à être plus abouti, car il ressemble plus à une pièce de théâtre qu’à une bande-dessinée à ce jour. Il faut plus d’actions et plus de lieux à visiter.
Littérature
J’en parle parfois sur ce blog, mais je mène en parallèle quelques travaux d’écriture. En ce moment, je travaille sur des nouvelles afin d’améliorer mon style et de tester des effets, des ambiances… J’espère écrire suffisamment pour publier un recueil de nouvelles auto-édités un de ces jours. 2016 semble un délai un peu court pour le coup…
En parallèle, je travaille à un projet de roman. Après avoir écrit une centaine de pages, j’ai fait table rase et suit reparti sur autre chose, tout en traitant globalement le même thème. J’espère un jour pouvoir voir ce projet aboutir également.
Bien sûr, d’autres projets viendront certainement se greffer autour de l’ensemble : Quai des bulles, Culture Zine, We Do BD ? Qui peut le dire aujourd’hui ? J’espère également que, comme depuis des années, je continuerai à trouver de l’inspiration pour mener des projets et ne jamais me retrouver face à une page blanche, ne sachant pas qu’y dessiner…
Il est toujours difficile d’enchaîner des projets. Arrivant à la fin de L’Éveil des Sens, je réaliserai bientôt sa mise en page pour sa publication papier. Entre temps, il me faut préparer Jotunheimen, qui prendra la suite. Mais si L’Éveil des Sens est un projet qui mit trois ans à se réaliser, comment écrire le scénario d’un livre en quelques mois sans laisser trop de place à l’improvisation ?
Tout commence par une série de notes écrites sur un cahier. Ce sont des bribes de dialogues et de scènes avant tout. Pour Jotunheimen, j’ai un univers et des idées, mais pas vraiment de fil rouge au départ. C’est en le trouvant que j’ai pu ensuite développer réellement l’histoire. Voilà à quoi ressemble le début de mon scénario. Il n’y a pas vraiment de spoiler puisque beaucoup de choses ont changé où ont été supprimées :
Les parties barrées ne sont pas les idées non-retenues. Ce sont plutôt celles qui ont été réécrites au propre depuis. C’est rigolo de mettre des idées sur papier, mais il faut ensuite les réorganiser. Pour cela, je classe le tout par séquences. Si certaines scènes peuvent parfois naviguer d’une séquence à l’autre, cela permet de mieux saisir la chronologie de l’ensemble. Là encore, le tout est un peu bordélique, souvent fait de répliques (narration ou dialogue) et certaines choses seront simplement supprimées. La séquence présentée est en tout début de bouquin. Ici, le frère a été ajouté a posteriori.
Supprimer des parties est essentiel, même s’il est toujours difficile d’abandonner une idée.
S’ensuit une construction du dialogue en tant que tel, avec les enchaînements. Le tout doit paraître fluide. Du coup, certaines répliques sautent, n’arrivant pas à s’intégrer suffisamment (ou logiquement) à l’ensemble. Je commence alors à découper le tout en case et parfois en pages. Mais cela reste provisoire, puisque c’est le storyboard qui me montrera si le découpage fonctionne. On reste donc sur la même scène héros+parents+frère.
Aucune scène ne doit être inutile.
Cette construction me permet aussi de travailler scène par scène. Ainsi, je peux travailler une scène en plein milieu d’album sans avoir écrit ce qu’il y a avant. Cette technique permet de garder une spontanéité et de pouvoir travailler chaque idée qui vient immédiatement. On peut également facilement insérer une séquence ou, à l’inverse, en supprimer une. Ainsi, travailler sur une séquence, je me suis posé la question de son intérêt. Mon travail a donc été de trouver un lien avec la suite qui lui donne le sens. Si je n’avais pas trouvé ce lien, je l’aurais supprimé.
J’enchaîne alors sur un storyboard sommaire, permettant de voir si l’articulation des dialogues et des cases fonctionne effectivement. Souvent, des changements s’opèrent alors. Dans l’exemple ci-dessous, je montre deux versions d’une même page.
La première version, à gauche, insiste sur le personnage qui regarde les paysages. Dans la seconde version, l’ensemble est ciblé sur le paysage et le mode de transport (train-bus, bateau, à pied). J’ai prévu de storyboarder l’ensemble de l’album avant de démarrer. Autant dire que je n’enchaînerai pas tout de suite après la fin de L’Éveil des Sens…
Parallèlement à tout cela, des fiches personnages sont évidemment créées. Elles regroupent essentiellement les traits de caractère et certaines bribes de dialogues qui les mettent en lumière. Si Jotunheimen est une nouvelle fois un album auto-centré sur son personnage principal, j’essaie de renforcer les personnages secondaires pour les rendre plus crédibles et forts. C’était clairement le point faible du Modèle Vivant. Mais comme ce livre est un road trip, difficile de développer longuement d’autres personnages. Il faut alors être concis et précis à la fois.
Dans l’immédiat, une étape importante sera la réalisation de la première planche. Ce sera certainement un essai avant tout, histoire de voir si je suis prêt graphiquement à relever le défi. J’ai déjà fait des tests d’encrage sur une case afin de voir vers quelle voie me tourner. Cela reste encore bien vague ! Quoiqu’il en soit, je suis impatient de démarrer ce nouveau projet, certainement début 2015.